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Phytosanitaires Une journée pour se préparer à 2017

Chambéry est passée au zéro phyto dans ses cimetières cette année. Près de 1 200 m² de surfaces engazonnées ont été implantées sur les allées gravillonnées.

Le thème « Réduction des produits phytopharmaceutiques, lutte biologique et biocontrôle » a été débattu en novembre à La Motte-Servolex (73).

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La journée organisée le 13 novembre, sur le domaine Reinach à La Motte-Servolex, à l'initiative du CFPPA de Savoie et du CNFPT, a réuni près de 240 participants : 80 collectivités et 60 entreprises de paysage, formateurs, consultants, et une centaine d'apprenants CFPPA. Elle a permis de faire le point sur la législation, notamment la loi Labbé revisitée par la loi 2015-992 du 17 août 2015 sur la transition énergétique, qui interdit, dès le 1er janvier 2017, l'utilisation des produits phytosanitaires par l'État, les collectivités locales et les établissements publics sur les voiries, dans les espaces verts, forêts et promenades ouverts au public. L'ensemble des techniques alternatives aux pesticides a été présenté, notamment la lutte biologique (auxiliaires prédateurs, nématodes entomopathogènes, phéromones sexuelles, bio-insecticides, renforcement des défenses immunitaires par les champignons microscopiques du genre Trichoderma, solutions à partir d'extraits végétaux avec démonstration d'une préparation à base d'ail). Le désherbage alternatif n'a pas été oublié, avec des démonstrations de matériel mécanique et thermique. La gestion d'un terrain de sport sans molécules de synthèse a été exposée par les élèves de BTS du lycée.

Focus sur le désherbage

L'accent a été mis sur les techniques préventives au désherbage avec notamment l'acceptation de la flore spontanée, illustrée par Chambéry (73) et la végétalisation des zones non agricoles : prairies fleuries, engazonnement avec le cimetière de La Motte-Servolex. La ville est passée au zéro phyto en 2010 pour les espaces verts et en 2015 pour les deux cimetières. Le principal, d'une surface de 12 000 m², est divisé en trois zones d'environ 4 000 m² : l'ancien, une deuxième zone aménagée en 1980 et une dernière organisée en 2013. Celle-ci a été conçue dès le départ pour être gérée en zéro phyto, soit un maximum de sections engazonnées et un revêtement imperméable sur les allées principales. C'est dans la partie la plus ancienne, entièrement minéralisée, que la gestion sans herbicides chimiques est la plus délicate à mettre en oeuvre, avec d'importantes surfaces gravillonnées. Les premiers essais de végétalisation ont été réalisés en 2012 par l'implantation de prairies fleuries (100 m²) et de tapis de sedums (180 m²) entre les tombes ou au centre des allées pour diminuer les surfaces à désherber.

Au cours du printemps 2015, 1 200 m² de surfaces engazonnées ont été installées à la place des allées gravillonnées. Trois mélanges adaptés ont été testés. En dépit des conditions climatiques peu favorables, ces gazons se sont assez bien implantés. Les pluies d'automne ont permis de rattraper un été très sec et chaud. Malgré ces techniques préventives, l'entretien du cimetière en zéro phyto réclame une main-d'oeuvre importante : en comparaison des 48 heures annuelles consacrées auparavant aux traitements chimiques, ce sont près de 480 heures totalisées cette année pour la mise en oeuvre de méthodes alternatives.

Claude Thiery

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